Quand la saleté est l’alliée de la santé
L’utilisation des dispositifs tactiles stimule le système immunitaire

Les surfaces des dispositifs tactiles tels que les smartphones et autres tablettes sont souvent peu ragoûtants à voir. Couverts de traces de doigts si grasses qu’aucun produit d’entretien ne permet de les enlever sans dommage, ces objets sont très sales, ce qui constitue d’ailleurs une assez mauvaise publicité pour leur usage. Pour cette raison, de nombreuses personnes préfèrent d’ailleurs remplacer le contact digital direct par l’emploi de stylets adaptés ou par le port de gants, ce que toutes les surfaces tactiles ne permettent pas. D’autres ont toujours avec eux des "lingettes" bactéricides, avec lesquelles ils nettoient régulièrement leurs appareils.
Et si toutes ces précautions s’avéraient totalement inutiles ?

Un spécialiste de l’hygiène a fait scandale il y a quelques mois en révélant que, selon ses prélèvements, un smartphone quelconque contenait des bactéries d’origine intestinale — celles que l’on retrouve dans les excréments — issues de quatre personnes différentes en moyenne. Bactéries qui sont protégées et nourries par la graisse de doigt, milieu particulièrement accueillant pour elles. Le chiffre est au minimum décuplé dans le cas des tablettes à la mode dont il n’est pas besoin de rappeler la marque et le modèle ici. On trouve notamment sur les écrans tactiles le redoutable staphylocoque doré, bactérie violemment pathogène qui vit généralement en nombre à l’intérieur des narines, sous les aisselles et dans divers recoins corporels et qui cause des panaris ou des infections généralisées mortelles.
Et les bactéries ne constituent pas la seule faune qui peuple les surfaces tactiles, de nombreux virus sont immanquablement prélevés sur ces appareils : rhume commun, conjonctivite et gastro-entérite notamment.

Et si ces véritables boites de Petri infectieuses que constituent les dispositifs tactiles étaient notre plus sûr allié contre la maladie ? C’est en tout cas ce que pense Merwan Dreght, du centre de recherche interdisciplinaire pour qui il est évident que « ceux dont l’organisme sera le moins sensible à la maladie seront aussi ceux qui auront la plus nombreuse descendance, et au terme de plusieurs millénaires d’exposition régulière à ce concentré d’agents pathogènes, les caractéristiques génétiques qui permettent de survivre aux pires germes seront les plus répandues parmi la population. En fait, on peut même imaginer que les humains seront un jour suffisamment armés pour résister à la morsure du terrible varan de Komodo, connu pour sa salive si infecte qu’elle cause une fièvre septicémique qui terrasse ses victimes en quelques heures »

Tout cela est rassurant, mais des parlementaires tirent la sonnette d’alarme : selon eux, il est possible qu’à terme de véritables inégalités séparent ceux qui ont les moyens d’utiliser un téléphone ou une tablette tactile, et ceux pour qui une telle chose reste inabordable, et dont la descendance ne profitera donc pas des bienfaits de la sélection naturelle. Par exemple les étudiants précaires. Répondant à cette inquiétude légitime, le gouvernement propose depuis quelques jours, en association avec plusieurs constructeurs d’appareils mobiles, une opération baptisée "le tactile à un euro" qui permettra aux citoyens français d’acquérir l’appareil tactile de leurs rêves pour un euro par jour seulement et ce pendant une durée qui varie selon le prix du modèle.
Une initiative qui mérite d’être saluée.

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