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Une imposture qui dure depuis plus de deux mille ans
Photo : Raffael/Leemage
Scandale dans la philosophie
Socrate n’avait aucune qualification

Depuis quelques années, les universités sont secouées par divers scandales : thèses plagiées, faillites des facultés "autonomisées", explosion prévisible de la bulle financière des prêts étudiants, ratées du processus de regroupement d’établissements d’enseignement supérieur, etc.
Comme si cela ne suffisait pas, voici qu’un philologue et historien de premier plan découvre qu’une des personnalités fondatrices de la philosophie, Socrate, était un imposteur !

Né vers l’an 470 avant notre ère, le philosophe grec Socrate (Σωκράτης) était jusqu’aujourd’hui considéré comme un des plus importants philosophes de l’histoire humaine, bien qu’il n’ait jamais publié dans aucune revue à comité de lecture, ni dans aucune revue tout court.
Certains pensent qu’il était illettré, d’autres qu’il était juste paresseux, mais peu importe, le résultat est qu’il ne doit sa renommée qu’à ses relations.
Car si le nom de Socrate est resté dans l’histoire, c’est avant tout grâce à ses amis, tels Critias, Apollodore, Alcibiade ou Platon, qui ont contribué à le faire connaître par des textes élogieux.
Spécialiste de la morale et de la politique, Socrate savait mieux que personne qu’un ami fortuné et puissant vaut mieux que n’importe quel diplôme.

...Aucun diplôme...
Car c’est l’information choquante que révèle l’étude du docteur Zénoffe, de l’université du lit-de-l’Huisne, au Mans : les archives sont claires, il n’existe strictement aucune trace du parcours universitaire de Socrate !
On sait qu’il se montrait évasif sur le sujet, et ses biographes ont du mal à s’accorder sur le nom de ses éventuels professeurs. On a souvent mentionné le sophiste Prodicos comme ayant été son professeur, mais ce dernier n’en a jamais témoigné d’autant qu’il était mort lorsque Socrate s’est fait connaître... « une disparition bien commode !... », note le docteur Zénoffe.
Après des années de recherche, il semble que Socrate n’ait jamais été inscrit dans aucun établissement, qu’il n’ait validé ni "doctorat", ni "master", ni "agrégation", ni "bachelor", ni même de baccalauréat.
Car tenez-vous bien, cet homme dont les lycéens sont forcés d’étudier les dialogues depuis des siècles n’était... même pas titulaire d’un bac !
On a connu des cas de chirurgiens ayant pratiqué pendant des années avant que leur hôpital ne découvre qu’ils n’avaient pas les qualifications requises, et on se souvient aussi de la triste affaire Roman, où un homme avait tué sa propre famille par peur qu’elle découvre qu’il n’était pas réellement médecin et qu’il était au chômage. Mais si ce genre de fait-divers apparaît régulièrement dans la presse, comment expliquer qu’un homme ait été considéré comme un grand philosophe pendant plus de deux mille ans, alors qu’il n’avait pas la moindre qualification ?

Si la ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, ne semble pas désireuse de démissionner, arguant du fait qu’elle n’était pas en fonctions au moment des faits, on peut espérer une reprise en mains énergique du secteur, afin qu’un tel scandale ne puisse se reproduire à l’avenir.


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Sheila K. Rappaport
Dermatologue le jour, journaliste scientifique la nuit


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