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Images extraites de l’appel d’Emmanuel Macron aux savants américains
Photo : EM/jnl
Gardez vos millions, nous nous débrouillerons avec nos milliards
Notre réponse à l’invitation d’Emmanuel Macron

Le sémillant président français Emmanuel Macron, à peine élu, a tendu une main fraternelle aux scientifiques des États-Unis d’Amérique pour leur proposer sa protection, alors même que le président Donald Trump a fait connaître son hostilité aux domaines de la recherche scientifique auxquels, à titre personnel, il ne croit pas, parce qu’ils contrarient sa vision du monde ou celle de ses électeurs.
Scientists of America ne pouvait ignorer cet appel, voici notre réponse.

Monsieur le président
C’est avec une extrême fierté que nous notons que vous avez choisi la date symbole du premier juin 2017, c’est à dire le dixième anniversaire de la création de notre média Scientists of America, pour lancer votre appel. Ce clin d’œil nous flatte et plus encore, il nous émeut et il nous touche car il prouve que vous êtes parfaitement au fait de l’actualité du monde de la recherche, puisque vous avez ainsi tenu à saluer avec tact et élégance nos dix belles années d’engagement envers la transmission de la connaissance scientifique.

...une proposition magnifique...
Pour ces raisons qui vous honorent, nous sommes au grand regret de nous voir forcés, non sans verser une petite larme sur ce magnifique projet, d’éconduire votre alléchante proposition. Bien entendu, et nul ne peut l’ignorer, la noblesse de votre geste rappelle celle du général La Fayette accourant vaillamment au secours de George Washington lors de la révolution américaine. Néanmoins, nous ne voyons pas bien à quoi nous sert votre offre si sa générosité n’est que symbolique : la dignité et les beaux gestes, ça ne se mange pas, monsieur Macron ! Le budget de la recherche aux États-Unis dépasse le quart du budget mondial et dépasse celui de l’Union européenne toute entière. La forte implication des entreprises privées dans la recherche et l’importance des crédits de recherche militaires font partie des raisons de cette vitalité, mais pas seulement, puisque même avant l’université, notre pays consacre plus d’argent à l’éducation que le vôtre : 13% du produit intérieur brut des États-Unis sont dédiés à l’éducation contre seulement 10% en France, et la baisse prévue dans le domaine par la proposition de budget de l’administration Trump ne nous empêchera pas de nous maintenir bien au dessus de vos standards. Nos professeurs d’université sont deux fois mieux payés que les vôtres, au minimum.
...mais inadaptée à la situation...
Vous venez tout juste d’annoncer 80 millions d’euros de baisse du budget de l’éducation et plus de 300 millions de baisse du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. Avec un budget déjà insuffisant pour faire vivre l’éducation et la recherche, on voit mal comment vous comptez vous y prendre pour attirer des chercheurs américains, lesquels se remettront sans doute de quelques coupes symboliques dans les programmes de recherche en climatologie.
En y réfléchissant bien, votre proposition est un peu insultante, à peine plus décalée et bien moins sympathique que si c’était le Bhoutan, la Gambie ou l’Afghanistan qui l’avaient formulée. On pourrait même croire que vous tentez de profiter de l’état lamentable de la présidence américaine pour récupérer, à moitié prix, des chercheurs de valeur alors même que les vôtres s’enfuient en courant pour ne pas avoir à ennuyer des jeunes démotivés dans des bâtiments décrépis et sans sanitaires.
En fait t’es un petit comique et tu essaies de nous escroquer ! Tu crois qu’on voit pas clair dans ton jeu ? Ou bien tu veux juste faire croire aux habitants de ton pays que même les Américains envient leur situation ? Enfin un truc pas clair. Ben fais moi confiance, ça va pas marcher. Commence par t’occuper de tes universitaires avant d’essayer de récupérer ceux des autres. Non mais ho.

C’est pourquoi, monsieur le président, nous ne pouvons profiter de votre offre, si intéressante et généreuse qu’elle paraisse aux gens qui n’ont pas les yeux en face des trous.


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L’équipe de Scientists of America
à votre service


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