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Contrairement à l’opinion répandue, cet enfant n’est pas en train de perdre son temps.
Photo : Quinn Norton - Creative Commons Attribution cc-by-2.0
Halte aux idées reçues
Les jeux vidéo améliorent le niveau scolaire

Les parents qui se lamentent en voyant leur progéniture affalée sur le canapé du salon à jouer à des jeux vidéo et qui n’hésitent pas à dire « Et tes devoirs ? Travaille plutôt à l’école » seront sans doute forcés de réviser leurs positions, car non, le jeu vidéo ne nuit pas aux performances scolaires, bien au contraire, c’est du moins ce que tend à prouver une étude consacrée à ce sujet et dont nous nous faisons l’écho ici.
Le professeur Astreau, chercheur indépendant attaché à l’Institut d’études pédiatriques de Niort a effectué des mesures très précises à ce sujet, mesure dont il a tiré des conclusions qui en étonneront plus d’un.
Tout d’abord, le rapport entre la fréquence d’utilisation des consoles de jeux vidéo et les performances scolaires chez les enfants comme chez les adolescents, loin d’être défavorable, s’avère au contraire étonnamment bon. Qu’on en juge : un enfant qui ne dispose pas d’une console de jeux vidéos chez lui a quatre fois plus de chances de redoubler au cours de son parcours scolaire qu’un enfant qui dispose d’un tel équipement. Sans entrer plus avant dans les détails, on peut retenir les grandes lignes de cette étude, selon laquelle la précocité de l’usage des consoles, le temps quotidien qui y est consacré et la variété des jeux ont tous une influence positive directe indubitable sur les performances scolaires des enfants et des adolescents, à l’exception des jeux en réseau qui, au delà d’un certain nombre d’heures de pratique hebdomadaires s’avèrent néfastes au dossier scolaire.
Après avoir analysé ses observations, Gérard Astreau s’est demandé ce qui pouvait expliquer le bon niveau scolaire des jeunes joueurs.
« Il semble qu’il y ait un faisceau de raisons à cela... » explique-t-il, « et non une raison unique ». La première explication qui vient à l’esprit, c’est la stimulation intellectuelle. Forcé de réfléchir rapidement, de résoudre des énigmes, de se montrer observateur, le joueur développe des capacités intellectuelles intéressantes. Mais, tempère le chercheur, « les aptitudes développées par la pratique du jeu vidéo ont un usage principal : jouer aux jeux vidéo. C’est le serpent qui se mord la queue ! ». L’explication se trouve donc ailleurs.
Les joueurs apprennent très tôt l’immobilité spatiale. Ils peuvent rester assis au même endroit sans éprouver la moindre lassitude, plongés dans un état de concentration qu’ils parviennent à tenir pendant des heures. Une telle aptitude s’avère capitale en situation scolaire où, de la même manière, on exige des écoliers d’être physiquement apathique et intellectuellement vifs et concentrés.
Des électrodes ont été disposées sur le cuir chevelu des sujets étudiés afin d’enregistrer dans leur détail leur activité cérébrale lorsqu’ils jouaient aux jeux vidéo.
Il s’avère à l’analyse de ces tests que le cerveau est fortement stimulé par les jeux vidéo dans l’hippocampe et dans la région du para-hippocampe, des zones partiellement dédiées à l’appréhension cognitive de l’environnement spatial et à l’orientation. Or, en agissant sur l’étendue et la qualité de la "carte mentale" des joueurs, les jeux vidéo ne stimulent pas uniquement leur sens de l’orientation, ils agissent aussi fortement sur la mémoire, au point qu’un chercheur de l’Université de Californie à Los Angeles teste actuellement un traitement de la maladie d’Alzheimer à base de jeu vidéo.
Tout ceci explique donc les résultats obtenus. Cependant, G. Astreau se refuse à dresser un tableau idyllique du sujet : « 12% des joueurs se plongent involontairement en apnée lorsqu’ils jouent. Cette privation temporaire d’oxygène peut remettre en cause le bénéfice scolaire obtenu par la pratique des jeux vidéo. De plus les enfants épileptiques risquent des crises lorsqu’ils sont trop longtemps confrontés à des images frénétiques et lumineuses, et ces crises peuvent imposer une médication importante qui à son tour peut grever les performances scolaires de l’enfant ». Enfin, rappelle-t-il, « les notes des passionnés de jeux vidéos sont généralement médiocres en cours d’éducation physique et sportive ».


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Jenny L. Voight
Spécialiste des souris


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