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Le Flying Saucer, luxueux yacht qui sert de lieu de résidence permanent aux membres de l’Agence Mondiale d’Évaluation de la Recherche.
Photo : © Scientistsofamerica
Une organisation mystérieuse et influente
Interview : L’Agence Mondiale d’Évaluation de la Recherche

Redoutée par les laboratoires du monde entier, l’Agence Mondiale d’Évaluation de la Recherche est une autorité indépendante. Elle est invoquée notamment par les états et les entreprises pour procéder à des audits dans les universités, les laboratoires publics ou privés et même, dans les rédactions de revues scientifiques.
À quelques semaines du passage de l’Agence Mondiale d’Évaluation de la recherche dans nos locaux, nous avons interrogé son directeur, Charles Poiyakri, pour comprendre les buts et les méthodes de cette structure aussi atypique qu’influente.

Monsieur Poiyakri vit presque toute l’année sur un yacht qui mouille en eaux internationales et d’où il dirige et coordonne l’Agence Mondiale d’Évaluation de la recherche. C’est depuis ce logement original qu’il nous accorde, par liaison satellite, une interview.

Scientists of America : Bonjour monsieur Poiyakri. Nous vous remercions d’avoir accepté de nous consacrer quelques minutes de votre précieux temps.

Charles Poiyakri : Je suis très pressé.

Bon. Le siège de l’Agence Mondiale d’évaluation de la recherche est un luxueux yacht. Ma première question, que beaucoup se posent, c’est : pourquoi un tel choix ?

Notre agence est indépendante. Indépendante des administrations, des institutions, des états. Nous n’acceptons aucune pression d’aucune sorte et pour cette raison, nous vivons plus de 50% du temps hors de tout pays, en eaux internationales. Cela a aussi des avantages fiscaux.

Le Flyng Saucer est un très beau bateau.
Mais de quelle manière vous financez-vous si vous n’acceptez aucune pression ?

Notre bateau est aussi un casino et il héberge de nombreux services internet interdits dans certains pays : paris en ligne, casinos virtuels, etc. Cela suffit amplement à assurer notre indépendance financière. Sans être reconnus par l’ONU, nous avons même deux prérogatives traditionnelles des états : nous frappons notre propre monnaie et nous éditons nos timbres, ce qui constitue une autre source de revenus. Il va de soi que notre monnaie n’a cours que sur la bateau, qu’elle n’est utilisée que par les passagers des croisières que nous organisons et que nos timbres ne sont destinés qu’aux collectionneurs et aux touristes.

Intéressant.
On appelle souvent votre agence « le fossoyeur des laboratoires ». Vous rejetez ce surnom. Pourquoi ?

C’est très simple : un fossoyeur finit le travail. Nous ne sommes là que pour établir un diagnostic, notre avis est purement consultatif. Ce qui arrive après notre passage ne nous regarde pas.

Quel est le profil des membres de votre équipe ?

À l’exception de ma modeste personne, l’identité des membres de l’équipe est tenue secrète pour d’évidentes raisons de confidentialité et afin, une fois encore, de ne prêter le flanc à aucune sorte de pression. Vous comprendrez que je ne peux donc vous en dire plus sur le sujet. Sachez juste que l’équipe est composée de scientifiques internationaux de tout premier plan. Sans le savoir, vous en connaissez peut-être.

Vous vous occupez de toutes les disciplines scientifiques ?

Toutes, sans exception.

certains objectent à cela que l’on ne peut pas évaluer de la même manière et sur les mêmes critères les chercheurs de toutes les disciplines

C’est une erreur. Avec une grille stricte et suffisamment réfléchie, on peut évaluer toutes les recherches, tous les chercheurs et tous les laboratoires de manière équitable, pour ne pas dire égalitaire.

Mais, pour prendre un exemple caricatural, comment mettre sur le même plan des chercheurs en philosophie ou bien en esthétique avec des chercheurs en chimie ou en nanotechnologies ?

La méthode que nous employons est simplissime. Nous recensons le nombre de brevets déposés, le nombre d’articles publiés dans des revues scientifiques influentes comme Nature et le nombre de membres de l’équipe de recherche qui travaillent aussi dans un laboratoire pharmaceutique privé. C’est infaillible. La notoriété des chercheurs compte aussi beaucoup.

La notoriété académique ?

Plutôt la notoriété médiatique. Un chercheur qui a reçu un prix Nobel permet par exemple à un laboratoire d’obtenir une très bonne note générale. Je précise au passage que nous n’avons pas une vision restrictive du Nobel puisque nous incluons même les Nobel d’économie, qui techniquement n’entretiennent aucun rapport institutionnel avec le Prix Nobel.
Mais ça ne s’arrête pas là. Les chercheurs qui sont souvent invités à la télévision, notamment sur les networks les plus importants, permettent aussi à leurs équipes d’obtenir de bonnes notes.
Une médiatisation ambivalente, comme les prix igNobel, permet aussi de faire monter la note d’un laboratoire, car comme le disait Albert Einstein, « Que ce soit en bien ou en mal, l’important c’est qu’on parle de vous ».

Mais...

...Ce n’est pas tout, bien sûr. Nous venons sur le terrain. Nous nous interdisons de ne travailler que sur dossiers comme cela se faisait auparavant. Nous recevons chaque chercheur individuellement pendant une minute.

Une minute par chercheur ? N’est-ce pas un peu court ?

C’est mieux que rien, non ? Avant, il n’y avait pas de rencontre du tout, les choses se passaient exclusivement sur documents. Il est vrai qu’une minute, c’est court, mais notre temps n’est pas extensible, et si les laboratoires veulent disposer de plus de temps pour présenter leurs travaux, il faut qu’ils réduisent drastiquement le nombre de membres de leurs équipes de recherches.
D’ailleurs c’est généralement ce à quoi nos audits concluent.
Et puis vous savez, la première impression, le premier regard, sont souvent déterminants, on peut en comprendre des choses en une minute.

Encore une question. En tant que spécialiste du monde universitaire, que pensez-vous des dernières mesures prises en France ?

Je les ai trouvé extrèmement astucieuses. Instrumentaliser l’indigence des universités françaises pour justifier la dépossession du patrimoine public, c’est formidable, pervers, tordu, je pense que les autres nations ont beaucoup à apprendre de l’exemple français en matière de gestion de la chose publique. Et notez que c’est le directeur d’un casino qui vous parle.

Je ne comprends pas, de quelle dépossession parlez-vous ?

Eh bien, le désengagement de la France dans EDF... Vous savez : le pays vend une partie significative du géant de l’électricité pour financer les universités...

Oui. Mais ça arrange tout le monde, non ?

Encore plus que ça ! Depuis la fin des années 1950, l’argent public a financé en France un programme de nucléaire civil sûr et moderne. Et depuis qu’ils se sont désengagés du nucléaire, la plupart des pays frontaliers sont contraints d’acheter leurs gigawatts à la France qui a par conséquent la production d’énergie électrique la plus rentable du monde financièrement parlant. Eh bien au lieu de laisser les citoyens profiter de leurs cinquante ans d’investissements, on offre EDF au secteur privé sur un plateau d’argent, à vil prix — comme toujours lorsque l’on est pressé de vendre, on vend mal —, ce qui aboutira mécaniquement à une augmentation du prix de la consommation électrique. Il n’y a pas eu beaucoup d’exemples aussi réussis de dépossession d’héritage dans l’histoire du monde, car ça se fait à l’insu du public qui est même content puisqu’on lui fait croire que c’est pour son bien. Formidable, non ?

Oui, mais enfin la cession ne porte que sur quelques pourcents... L’état reste majoritaire non ?

Bien sûr. Cela se fait petit à petit. Ce sont 5% pour les universités cette fois-ci, ce sera un autre pourcentage pour une grande cause quelconque : inondations, rééquilibrage des comptes de la sécu ou des retraites,... Enfin tout prétexte sera bon, je ne m’inquiète pas.
Vous ne passerez pas tout ce que je viens de dire là, au fait ?

Non non, je dirais à ma secrétaire de couper cette partie.

Comprenez : je ne voudrais pas que mes propos soient mal compris, le grand public a tendance à se vexer ou à s’indigner chaque fois qu’on lui démontre ses problèmes de jugeote. Pourtant, comme disent les anglo-saxons, « Don’t blame the messenger! ».

Je comprends.
Merci monsieur Poiyakri

C’est moi qui vous remercie.


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Ruth Abigail Smith
diplômée de la Maricopa Cabana Academy of Salsa, où elle enseigne la refléxologie.


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